Festivités à l’italienne

Résidence à Bonneville
Bonneville, Salle de l'Agora
Mercredi 10 octobre 2007 à 20h30
Jeudi 11 octobre 2007 à 20h30

 

Comme en 2006, l’Opéra-Studio de Genève à renouvelé sa résidence à Bonneville (Haute-Savoie, France) pour sa production annuelle. Au programme mercredi 10 et jeudi 11 octobre 2007, dans la magnifique salle de l’Agora, « Il festino » (madrigaux d’Adriano BANCHIERI) en première partie de « La serva padrona » (petit opéra dans sa version intégrale chantée en italien, de Giambattista PERGOLESI), oeuvres toutes deux mises en scène par Caterina PANTI-LIBEROVICI assistée de Silvia GATTI.

 

Pour « La serva padrona » de Giambattista PERGOLESI,un quatuor à cordes, un clavecin, quelques comédiens et un voyage… et la pensée s'envole vers les chars de Tespi, la comédie dell'arte, les coffres débordants de costumes et de masques. La véritable histoire commence exactement là, à la recherche de couleurs, matériels, sons, qui, rangés dans un ordre exact comme les pièces d'un puzzle, donnent vite au conte.

Le rideau s'ouvre et le contenu du coffre apparaît : le théâtre, raconté grâce à un patchwork de matériels et de formes, qui nous font découvrir l'histoire d'Uberto (Raphaël MARBAUD) et Serpina (Mercedez HERNANDEZ). Entre patron et servante, il y a un échange continu de provocations, qui ne sont rien d'autre que la déclaration tacite de leur besoin mutuel incessant. Au début, Serpina est déjà la serva-padrona (servante-patronne) alors qu'Uberto est son padrone-servo (patron-serviteur). Ils se regardent continuellement sans se voir, se cachant le visage et le cœur sous les masques de leurs rôles réciproques.

Uberto, irrésolu et insatisfait, se parle à lui-même ; son double, une marionnette du nom de Vespone (le serviteur muet), n'est rien d'autre que la manière dont Uberto se perçoit, et dont il est perçu par Serpina : immobile, inerte et influençable. A son tour, Serpina voit en elle-même des images différentes et contradictoires qui la représentent : entreprenante, volatile et déterminée. Serpina est multiple (dédoublée par Caterina PANTI-LIBEROVICI et Silvia GATTI), mais active; Uberto est emprisonné entre ses deux personnalités. Chacun d'eux est en relation avec ses propres formes différentes et avec celles de l'autre. 

Le litige continuel entre Uberto et Serpina est une cohabitation vitale de plusieurs personnalités, mais l'équilibre entre elles risque de se rompre irrémédiablement quand Uberto - lors d'une énième provocation ou d'un lapsus inattendu – déclare vouloir prendre épouse. Au plus profond de soi, Serpina commence à prendre conscience de l'unicité indissoluble de leur relation et de ses sentiments sincères : sera-t-elle l'épouse? Pour arriver à admettre réciproquement leurs propres sentiments non-dits, Serpina et Uberto se montrent, se regardent et se voient finalement tels qu'ils sont.

Les masques tombent, et jamais le sens n'aura été aussi concret : les multiples Serpina et les marionnettes d'Uberto resteront à l'écart du dernier jeu de miroirs. Enfin, Uberto et Serpina pourront se voir l'un l'autre pour ce qu'ils sont. Le patchwork est cousu : tous les objets du théâtre ont donné forme et vie à l'histoire. Le rideau se ferme.

 

En première partie, « Il festino » d’Adriano BANCHIERI est un spectacle intimiste, ardent mais sobre, qui s’adresse aux yeux par la voix et aux oreilles par la vue, selon la bonne recommandation de l’époque. Pendant 50 minutes, dans une boîte noire, cinq chanteurs madrigalistes issus de la commedia dell’arte, avec ou sans masques, sont accompagnés parfois par un clavecin et une viole de gambe ; ils racontent dans chaque madrigal une petite histoire, tour à tour drôle, tendre, légère, grave, dont ils forment ensemble les personnages.

On retrouvera sur scène les soprani Stéphanie PALAZZO, Olivia PECCOUD (en remplacement de Valeria ALTAVER, sur notre photo), la contralto Marta ARRANZ, le ténor Jean-Noël POGGIALI et la basse Sylvain PIAS, avec Jean-Marie CURTI au clavicembalo.

 

Renseignements et réservations
(25€ plein tarif, 20€ réduit) auprès de l’Office culturel d’animation de Bonneville (tél. +33 (0)4 50 97 01 92).

 

Il Festino:

Stéphanie PALAZZO, soprano
Olivia PECCOUD, soprano
Marta ARRANZ, contralto
Jean-Noël POGGIALI, tenore
Sylvain PIAS, basso

Jean-Marie CURTI, clavicembalo

La Serva Padrona:

Mercedes HERNANDEZ, soprano
Raphaël MARBAUD, basse

Caterina PANTI et Silvia GATTI, commédiennes

Quatuor à cordes et clavecins, instruments baroques

 

Jean-Marie CURTI, direction musicale

Caterina PANTI-LIBEROVICI, mise en scène

 

 

Documents à télécharger:

L'Affiche (JPG, 86 kB)

Dépliant de présentation (PDF, 624 kB)

 

 

Quelques photos:

Il Festino:

La Serva Padrona:

(Photos Carmelo FOTIA)